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Rester dans le moment ou le capturer ?

  • Photo du rédacteur: Macro
    Macro
  • 8 sept.
  • 2 min de lecture

L'autre jour, j'étais avec mon père, on se baladait à Barbizon. J'ai pris plein de petits films, capturé des jolis angles, des belles lumières. J'ai croqué son portrait en train de conduire. Comme toutes mes sorties dernièrement, c'est l'occasion de remplir mon carnet d'inspirations, de références pour des projets à venir. Et puis j'en ferai un petit montage et je le partagerai sur les réseaux.

Mais avant, je ne prenais quasi jamais de photos. J'étais assez intentionnelle à ce sujet. Je désirais profiter des personnes qui m'entourent, du paysage, de l'atmosphère, sentir le vent sur ma peau. Je voulais tout emmagasiner dans mon cerveau plutôt que sur une carte mémoire. Un journal intime était mon seul remède à l'oubli. Le problème que je voyais avec la prise de photos ou de vidéos, c'était le passage d'acteur à spectateur. On sort de l'instant pour le capturer. Et faire des croquis, c'est pareil. On pose un regard observateur, on choisit un cadre, on place les éléments, on joue avec la réalité comme avec un petit théâtre de papier.

Mon père au volant
Mon père au volant

Alors j'ai demandé à mon père : que devrais-je faire ? En tant qu'artiste, je veux capturer des lieux, des moments, des personnes. Mais en tant qu'humain, je veux vivre l'instant présent et ne pas en sortir. Je veux tout. Profiter et capturer. Mais c'est impossible.

Prise en flagrant délit d’excès de zèle à Jullouville
Prise en flagrant délit d’excès de zèle à Jullouville

Il m'a répondu : choisis d'en sortir, le temps perdu, tu pourras toujours le retrouver. Mais je suis encore tiraillée. J'avais écrit dans l'article sur l'impressionnisme que j'aurais aimé voir le monde avec le regard de Monet. Mais est-ce là le prix qu'il a payé ? Le monde entier était-il devenu pour lui un sujet de peinture ?

Lumière du soir dans mon salon
Lumière du soir dans mon salon

En tant qu'êtres humains, c'est une richesse que nous soyons capables de sortir de flux ininterrompus du temps pour réfléchir à notre condition, notre identité, nos relations, nos sentiments et observer notre environnement. Certains philosophent, d'autres écrivent de la musique, d'autres encore conçoivent de nouvelles inventions.

Mais si on sort trop souvent, risque-t-on de devenir spectateur de notre vie ? Ou au contraire, si on ne le fait pas assez, risque-t-on de vivre sans intention, sans but, seulement dans l'instant, et mourir après avoir poursuivi le vent ?


Voilà mes questions du moment. Et toi, tu en penses quoi ?


2 commentaires


engs
08 sept.

bonjour ! C'est une question que je m'étais déjà posée: prendre une photo ou  simplement 'vivre le moment présent', et le comble (pour moi), c'est: des clichés d'œuvres art ou de feux d'artifices, le seul intérêt pouvant être le partage de l'instant capturé à des proches mais en seront-ils (seulement) sensibles... Bref, le 'vivre' de l'instant présent ou l'espoir de le 'revivre' (par des souvenirs étayés) ne serait-ce qu'un instant, 'that's the question behind', hey !

   Je trouve que votre solution du crayon et du croquis dessiné à la volée, c'est une belle alternative.

   S'extirper au risque de ne rien vivre du tout, ou  vivre sans en garder la moindre trace, cela me parle !

   Plutôt de…

Modifié
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Macro
Macro
10 sept.
En réponse à

Merci beaucoup pour ces éléments de réflexion c’est super intéressant :) complètement d’accord pour les feux d’artifice ou les spectacles/concerts… et très bonne idée le travail de mémoire. Malgré tout je me sens presque le devoir de quitter la 1ere école à cause de ma démarche artistique 🥲 mais je veux poursuivre la réflexion.

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