Descente parmi les fauves
- Macro

- 25 août
- 3 min de lecture
Au début du XXème siècle, entre 1905 et 1907 précisément, un nouveau mouvement fulgurant marque l'histoire de l'art, à sa tête : Henri Matisse, André Derain et Maurice de Vlaminck. C'est le fauvisme. Mouvement caractérisé par ses surfaces colorées intensément qui construisent l'espace de la toile, il s'éloigne du réalisme impressionniste et amorce la voie de l'abstraction. Il dure très peu de temps mais produit un beau corpus d'œuvres et par la suite les artistes du groupe partiront dans différentes directions.
Je m'arrête là pour le mini-résumé historique, mais c'est assez passionnant quand on plonge dans cette période charnière de l'histoire de l'art moderne.
Je me rappelle une balade dans le rayon art de la bibliothèque, en quête d'inspiration, quand j'ai vu ce gros ouvrage sur le fauvisme, avec sur la couverture, la Femme au chapeau :

Je me suis dit : wow, voilà l'inspiration qu'il me faut. Des couleurs vives, bien souvent décalées de la réalité, qui nous transportent dans un monde pictural presque merveilleux. J'y ai découvert les magnifiques paysages de Matisse (Paysage à Collioure), Derain (Paysage au bord de la mer - Côte d'Azur, arbres à Collioure, Paysage de Collioure) et Vlaminck (Paysage au bois mort, Les arbres rouges). Deux d'entre eux n'ont pas été réalisés sur la Côte d'Azur et ça saute aux yeux :
Et j'ai un coeur particulier pour les paysages marins de Derain, qui me donnent envie de tout claquer et m'installer au bord de la mer (Séchage des voiles, Bateaux dans le port de Collioure, Les Deux péniches) :
Je dois aussi mentionner les peintres Braque, Camoin, Manguin... Et le mouvement est sorti des frontières françaises et inspiré des peintres de toute l'Europe, notamment aux Pays-Bas : Piet Mondrian (Paysage marin) et Leo Gestel (Jour d'automne), donc j'ai été touchée par les paysages bleu et jaune. J'aime comment le lumière du ciel de Gestel semble tomber comme une pluie d'or sur les champs.
Bien-sûr le fauvisme n'est pas limité aux paysages, et j'aime également les natures mortes de Vlaminck (Nature morte) et Matisse (Nature morte bleue, Les Poissons rouges), avec une affinité particulière pour ce dernier, qui aime composer des scènes avec des tissus colorés, couverts de motifs :
Embarquée dans l'univers de Matisse, j'ai été captivée par ses portraits saisissants, en particulier ceux qui semblent presque coupés en deux, d'abord simplement par jeu de lumière, puis tout bonnement par des aplats de couleurs franches (Laurette sur fond noir, Madame Matisse - La Raie Verte, Madame L.D. - portrait vert jeune et bleu) :
Il a été mon inspiration principale pour la réalisation du tableau « Autoportrait au petit-déjeuner », où j'ai repris la figure en plein-pied de « Laurette sur fond noir », l'aplat de couleurs harmonieuses et l'utilisation de motifs.

Avant cela, fin 2024, j'avais réalisé toute une série de petits croquis dans l'inspiration fauviste, où le dessin passait clairement au second plan, et l'harmonie colorée au premier. Ca m'avait fait un bien fou, et je me sentais libérée de la contrainte du réalisme. Dans une vie de banlieue parisienne où tout est gris, je pouvais enfin trouver du plaisir à représenter mon quotidien de manière sublimée, imaginée, débordant de couleurs et de formes fantasques.
Ah, j'avais failli oublier, si je devais parler d'un artiste contemporain descendant de ce mouvement, ce serait Sergey Silchenko (insta, site) avec ses couleurs qui pètent les yeux - dans le bon sens du terme :
Cette descente parmi les fauves m'a fait aimer, encore plus radicalement, la couleur par-dessus tout.





















































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