J'ai commencé par l'abstraction...

Après une année en licence d'histoire de l'art et une année d'arts plastiques, j'ai finalement décidé d'emprunter un autre chemin... je n'imaginais pas pouvoir devenir artiste. Il fallait que je choisisse une voie plus « réaliste ». J'ai alors mis tout mon matériel d'art dans une grosse boîte, ne sachant pas si j'oserais la réouvrir un jour. Le dessin ne m'a jamais quitté complètement, mais je me suis davantage tournée vers l'illustration numérique. 4 ans plus tard, lors d'un camp d'été chrétien, j'ai retouché à de la peinture. En me laissant porter par la musique, j'ai réalisé des abstractions. C'est comme si j'avais débloqué une nouvelle case de mon cerveau.

Alors j'ai ressorti ma grosse boîte. Des vieux pinceaux, les gros tubes d'acrylique que l'université avait recommandés et quelques tubes pas chers que ma mère avait achetés. Elle avait aussi pris une toile aux dimensions particulières. Moi, peindre sur une toile ? Pour la première fois peut-être, je ne voulais pas dessiner, faire une BD ou une illustration pour percer sur Deviantart, mais je voulais « faire de l'art ». Pour mon tout premier projet, j'ai commencé très modestement par vouloir représenter... la vie. Oui rien que ça ! La vie !

J'ai choisi des tons chauds et rougeâtre qui rappellent le sang, la chair. Les traits ondulés qui deviendront ma marque de fabrique sont déjà là, dès la première toile. Ils évoquent des vaisseaux sanguins, des rivières, des nuages, les strates parfois sinueuses qui se dessinent dans la roche. Deux ans plus tard, dans une grande épreuve émotionnelle, j'ai senti rejaillir la créativité. Par terre, dans ma petite chambre de jeune diplômée qui travaillait à McDo, j'ai voulu représenter la louange qui monte à Dieu. Et c'est comme si je me rappelais soudainement de cette case dans mon cerveau que j'avais découverte puis oubliée.

La toile qui a suivi peu de temps après amorçait déjà la direction qu'allait prendre mon aventure artistique : plus de véritable abstraction, mais une peinture figurative largement emprunte de symbolisme, tout en gardant cette touche presque abstraite par laquelle j'avais commencé...